Houthandel
Le bois est un produit renouvelable, respectueux du climat et polyvalent. Il est de plus en plus utilisé dans des applications telles que la construction, la production d'énergie et la production de fibres pour les textiles. Ce faisant, il remplace d'autres produits non renouvelables et contribue à une économie plus durable. Cela est nécessaire pour contrer les menaces mondiales qui pèsent sur la biodiversité, le climat et l'environnement. Par exemple, l'utilisation mondiale de bois et de produits du bois devrait augmenter de 37 % d'ici 2050 (FAO, 2022). Pour que la production de bois reste elle aussi durable, sans qu'il en résulte, par exemple, une déforestation accrue, il est nécessaire de procéder à des estimations quantitatives correctes et d'appliquer des réglementations strictes.
Cependant, une grande partie - 15 à 30 % - du commerce mondial du bois est effectuée illégalement, et dans les régions tropicales, cette proportion peut atteindre 90 % (Interpol, 2022). Le commerce illégal du bois constitue donc l'un des plus grands crimes internationaux.
En outre, la Belgique joue un rôle important dans le commerce international du bois. Au sein de l'Union européenne, 27,5 % du bois tropical commercial arrive en Belgique, principalement par le port d'Anvers. La Belgique a donc également une responsabilité importante à assumer dans la lutte contre le commerce du bois illégal.
Exemple d'exploitation illégale du bois de Dalbergia spp. (Madagascar)
Exploitation forestière illégale
Au plan écologique, l'exploitation illégale des forêts constitue une menace pour la biodiversité et la protection de l'environnement. Mais elle a aussi des conséquences économiques et sociales.
Les gouvernements sont financièrement affectés lorsque le bois est récolté illégalement ou transporté à travers les frontières en évitant les droits d'importation ou d'exportation. En outre, la lutte contre le commerce du bois illégal représente un coût supplémentaire. Au niveau mondial, la récolte illégale de bois entraîne une baisse du prix du bois et des produits du bois comprise entre 7 et 16 %.
Sur le plan social, la récolte illégale de bois représente un risque grave pour les habitants de la région. Il s'agit souvent d'une source de revenus importante, mais ces revenus vont principalement aux entreprises et à leurs employés et seule une petite partie parvient à la population locale. En outre, ce groupe appauvri est également exposé à l'exploitation et à l'oppression par les propriétaires terriens.
Les réglementations internationales luttent contre l'exploitation illégale du bois et limitent ou interdisent le commerce des espèces de bois menacées. Plusieurs instruments sont en place pour garantir une production de bois durable et légale, tels que le European Union Timber Regulation (EUTR), le Forest Law Enforcement, Governance and Trade (FLEGT) et, en particulier, la Convention on International Trade in Endangered Species (CITES).
Regulations
L'application des mesures de lutte contre le commerce illégal du bois consiste à effectuer des contrôles, y compris l'identification de l'espèce. Cela fait partie de la due diligence à laquelle les importateurs doivent également se conformer. Cependant, il y a une pénurie mondiale d'installations de contrôle pour lutter contre le commerce du bois illégal. L'ampleur de ce problème est à l'origine du lancement de ce nouveau centre d'expertise médico-légale pour l'identification du bois en Belgique.
ENFORCE peut déterminer, par l'identification des espèces, si le bois commercialisé relève de la réglementation de la CITES, par exemple. Les trois annexes de la CITES déterminent le niveau de restriction du commerce international appliqué à une espèce. L'annexe 1 énumère les espèces les plus menacées et interdit tout commerce international, sauf pour la recherche scientifique. L'annexe 2 énumère les espèces qui ne sont pas actuellement menacées d'extinction, mais qui pourraient le devenir si le commerce n'était pas réglementé. En outre, les espèces ressemblantes (espèces qui ressemblent à une espèce menacée lorsqu'elles sont commercialisées) y sont également ajoutées. L'annexe 3 comprend les espèces qu'une Partie demande à la CITES de réglementer et pour lesquelles la Partie a besoin de la coopération d'autres pays pour empêcher la surexploitation de l'espèce.